Balade sur les flans du Salak Endah

Dimanche 12 septembre, nous sommes partis moi, Irma, Damien (un de mes collocs) et Dicko (un ami d’Irma) en expédition sur les flans du gunung Salak Indah, volcan endormi à l’ouest de Bogor. Départ donc au lever du soleil de Jakarta, pour arriver bon gré mal gré 2-3 heures plus tard à 1000m d’altitude près du village de Gunungsari. Du fait de sa proximité de Jakarta, Bogor et sa région montagneuse sont déjà sur-exploitées et les coins un tant soit peu touristiques abondent de parking, péages et vendeurs à la sauvette.

Première étage, Curug Cigamea et ses deux cascades jumelles humectant une ribambelle de warungs (batisses en bambous de vente à la sauvette) à ses pieds et léchant ceux des nombreux jeunes venus comme nous se ballader à la fraiche en altitude. Deuxième étape, Curug Seribu, d’accés bien plus difficile car enfoncée dans une vallée escarpée. La descente se fait sur un petit chemin à flan de falaise coincé entre la végétation abondante et les parois humides de la vallée. Au fond de celle-ci, c’est la douche pour tout le monde car l’air est saturée d’humidité, embrumé par une cascade qui nous domine d’une trentaine de mètres.

La remontée est un peu laborieuse et nous nous trainons tant bien que mal jusqu’à la voiture. Redescente le ventre vide, direction Bogor pour trouver un coin où manger. Manque de bol, nous ne sommes pas les seuls sur la route et nous nous joignons à tous les Jakartiens revenant de leur village natal où ils sont allés passer les fêtes du Lebaran (fin du Ramadan). Résultat, nous sommes bloqués au bout de quelques kilomètres dans ce qui fait la hantise des conducteurs indonésiens: le fameux “macet total”! Pour illustrer ce concept, prenez une bonne poignée de 4x4, camions surchargés et minibus fumants, faites mariner dans un flot de scooters particulièrement entétés, agrémentez d’une route sinueuse, étroite, sans trottoir et agrémentée de poteaux empiétant sur la route, et couvrir. Attendre 2-3 bonnes heures et vous obtenez un délicieux embouteillage dans lequel avancer de 2 mètres peut relever du miracle!

En mal de patience, je descend donc de la voiture et tente de faire la circulation au milieu de ce capharnaum. Toussant, crachotant, geulant à qui mieux mieux des “Ayoyoyo”, “Masukin!” ou autres “Kiri kiri!”, j’agite mes bras devant un public d’indonésiens ébahis, souriants devant ce grand benêt blanc les pieds boueux planté au milieu de la route! Les hommes m’offrent de monter sur leur scooter, les femmes me demandent mon numéro de téléphone, les gosses me couvrent de “Hello Mister!” et tout ce beau monde rigole tandis que la route déroule quelques précieux centimètres. Après deux heures d’effort, Irma me cueille une centaine de mètres plus bas, noirci et la voix rauque. La voie est libre, du moins temporairement, jusqu’au prochain macet. Oublié Bogor, nous nous arrétons sur la route pour grignoter avant d’atteindre Jakarta au bout de huit heures de route et une vitesse moyenne de 10 km/h au grand mot!