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Rinjani - Day 1 - Climbing through the clouds
L’île de Lombok, entre Bali et Sumbawa, abrite l’un des volcans les plus mystiques de la ceinture de feu du Pacifique, et le deuxième plus haut d’Indonésie. Volcan encore trés actif, le Rinjani domine toute l’île et y fait la pluie et le beau temps. Pour vous mettre un peu dans l’ambiance de ce voyage, un bon petit Tintin - Vol 747 pour Sidney - dans lequel vous y retrouverez un Rastapopoulos boit-sans-soif détournant un avion au-dessus de Mataram, Lombok, pour venir exécuter ses plans machiavéliques sur les pentes d’un volcan encore un peu trop chaud, sans doute pas très loin du Rinjani! Extraterrestres mis-à-part, il n’y a pas mieux pour dresser le cadre de notre expédition!
Nous voici donc, moi, Irma et Olivier au premier jour de notre périple. Notre guide, Pak Adi, vient nous chercher en minibus directement à l’hôtel et nous prenons la route au lever du soleil vers Senaru à 1h30 de l’hôtel, durant lesquels nous comatons bien confortablement sur les sièges du van. Nous y récupérons 2 de nos porteurs, avant de repartir sur les routes sinueuses qui montent à Sembalun (1100 m d’altitude). 2 nouveaux porteurs nous y attendent en attachant leurs paniers de provisions à la tige de bambou qui leur sert de sac à dos. De là où nous sommes, nous voyons le sommet du Rinjani se dégager au dessus de nous, à une distance qui nous paraît être ridiculement facile à parcourir!
9h du matin, nous nous mettons en marche, pleins d’assurance. Au total, nous sommes 8: nous 3, le guide et 4 porteurs en tongs! La montée se fait dans la savane et les herbes rases, et le soleil tape dur. La chaleur nous liquéfie et c’est non sans difficultés que nous arrivons au Pos II, où les porteurs se sont déjà depuis longtemps installés et mis à cuisiner notre déjeuner. Irma fatigue déjà et ne peut s’empêcher de somnoler sur notre tapis de picnic tandis que je m’affaire à raffistoler mes chaussures dont les semelles, manque de bol, sont en train de se décoller! Nous mangeons un bon petit repas un peu trop copieux pour repartir de plus belle pendant que les porteurs remballent. Direction la crête du cratère à 2650 m d’altitude. Mais rapidement, la montée se fait plus pentue et Irma est à bout de souffle avec une migraine carabinée. Je prend son sac à dos qui vient se rajouter aux 12 kilos du mien, et nous montons tant bien que mal les 1000m de dénivellés qui nous séparent du camp de base. Très vite nous nous retrouvons à la limite des nuages, dont le vent frais vient nous rafraîchir. Nous faisons des pauses régulièrement et tout le monde trouve progressivement son rythme. Plus nous montons, plus le paysage devient irréel et silencieux, coincé entre les nuages et les pentes interminables du volcan.
A 5h de l’aprés-midi c’est la libération, nous atteignons enfin la crête d’où un vent très frais vient nous rappeler qu’il serait temps d’enfiler les polaires. A notre gauche, les vallées creusées du versant Est du Rinjani, à notre droite l’écume des nuages qui vient nous carresser les mollets. Plus que 30 minutes de petites marches avant d’atteindre le campement, tandis que le ciel se découvre au coucher du soleil au dessus de la caldera. Au campement, les porteurs sont déjà là depuis surement bien une heure, les tentes installées et, grand luxe, un café bien chaud nous attend tandis que le ciel s’embrase. Le vent nous gèle sur place, il doit faire 7-8 degres, et nous rentrons vite au chaud dans nos duvet, tandis que les porteurs nous amènent à domicile un bon nasi goreng pour reprendre des forces. Tandis que la nuit tombe, le guide vient me demander si j’autorise l’un des porteurs à redescendre au village en bas, car il a peur que sa femme soit en train d’accoucher. J’acquièsce, stupéfait! Après 8h de montée en tongs avec 45kg sur le dos, le voilà qu’il s’apprète à redescendre 1500m plus bas, toujours en tongs, et de toute évidence sans lumière… Mais ils sont fous ces … !
Suite au prochain épisode!