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Rinjani - Day 2 - 3700m above the Ring of Fire
Deuxième jour. Nous sommes à 2650m d’altitude, allongés dans une tente balayée par les vents, tentant tant bien que mal de dormir, crevant de chaud dans les duvets, crevant de froid dehors. La nuit est courte, car dès 2h du matin, les bruits du campement me réveille et j’entends déjà les bruits de pas des courageux qui se mettent déjà à l’assaut du sommet. Irma restera dormir au campement, car cette dernière partie de l’ascension est réputée pour être vraiment difficile et j’ai trop peur pour son genou seulement 1 an après son opération des ligaments. Je retrouve Olivier en petite forme, se plaignant de n’avoir pas dormi, car ses poumons le brûlent, peut-être à cause du froid et du dénivelé brutal (de 0m à 2700m en moins de 24h). Lui qui n’arrêtait pas de me répéter en rigolant que si l’on monte c’est pour le sommet, pour montrer que nous sommes “en excellente condition physique” en citant le guide Lonely Planet! Bref, ça va quand même un peu mieux, on va tenter la grimpette ensemble. Notre guide est lui aussi un peu malade, c’est un des porteurs qui nous emmènera donc là-haut.
Et c’est parti, lampe frontale sur le nez, nous attaquons les 1000m de dénivelé positif qui nous séparent du sommet. Et tout de suite, c’est pas gagné! Nous montons directement à travers un étroit canyon sableux, dans lequel nous reculons d’un pas tous les 2 pas. C’est dur, mais j’arrive à suivre le porteur (ce qui en soit est un exploit!). Olivier, lui, traîne la patte et a du mal a garder son souffle. Puis vient une zone moins pentues, plus praticables durant laquelle j’imite le porteur devant moi en éteignant ma frontale pour apprécier le paysage lunaire au clair de lune. Ensuite c’est l’enfer. Devant nous, une dune volcanique gigantesque dont on ne sait trop où se situe le sommet et dont la pente ne cesse d’augmenter. Le vent souffle de plus en plus fort, glacé, et vient nous gifler en pleine face. L’air commence à sérieusement manquer tandis que la montée ressemble de plus en plus a un tapis roulant rocailleux nous entrainant vers le bas. Les premières lueurs du jour viennent illuminer les flans du volcan tandis que nous patinons à quatre pattes dans le sable. Je rattrape notre guide un peu plus haut, nous sommes environ à 3550m d’altitude et nous grelotons tous les deux accroupis derrière un rocher en attendant Olivier en galère un peu plus bas. L’ombre du sommet se détache en pointe à l’infini sur les brumes à l’horizon devant nous. Le mont Agung de l’île de Bali à côté nous nargue en sortant sa tête des nuages. Flores, Komodo, Sumbawa se détachent en noir sur une mer miroitante. Olivier tarde et nous sommes gelés. Le porteur m’indique qu’il nous faudra peut-être encore une heure dans ces conditions pour faire les 150m, les plus durs, qui nous séparent du sommet, et me demande de décider entre continuer jusqu’en haut et redescendre. Je suis glacé et à bout de souffle, Olivier semble vraiment galérer encore 50m plus bas, l’heure tourne et Irma nous attends en bas, je choisis de redescendre.
A partir de là, c’est une partie de plaisir. Nous dévalons la pente en ski sur chaussure, dérapant allégrement dans les cailloux, tandis que le Soleil commence à illuminer la caldeira, découvrant des gouffres sans fonds sur notre gauche, véritable toboggans vers les entrailles du volcan. Le nouveau dôme volcanique en activité, d’où le Rinjani crache régulièrement sa colère, fume doucement au fond du cratère sur un tapis de lave refroidie se jetant dans le lac. Là où il nous a fallu 3h30 pour monter, nous mettons moins d’une heure 30 pour glisser jusqu’au campement. A l’arrivée, je réveille Irma dans sa tente et comate au soleil en attendant le petit déjeuner. Les macaques aussi se sont réveillés et convoitent avec gourmandise nos pancakes aux bananes! Olivier, claqué, part faire une courte sieste dans sa tente. Très vite, il faut remballer, car nous descendons déjeuner et camper au bord du lac au fond du cratère. Encore 650m de descente, mais cette fois-ci beaucoup plus fatigante car à flanc de falaise et avec les sacs à dos. La fatigue se fait vraiment sentir, et l’arrivée se fait désespérément attendre. Moi et Olivier, nous n’en pouvons plus. Irma, elle, a l’air de gambader gaiement, la veinarde!
Enfin, c’est l’arrivée triomphale (enfin pas vraiment vu notre état!) et comme d’habitude, les porteurs nous ont mis la patée et ont déjà tout installé et préparé à l’arrivée. Nous mangeons comme des loques allongés par terre avant de faire un ultime effort pour atteindre à 10 minutes de marche du camp les bains d’eau naturellement chaude. Nous nous y plongeons avec délectation et lenteur, car l’eau doit y atteindre les 60 degrés. Rien de mieux pour nous faire fondre les muscles avant d’entamer une sieste bien méritée tout le reste de l’après-midi! Puis vient le soir, manger, et re-dodo!
Suite dans le prochain et dernier épisode!